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LES ORIGINES DU CULTE DES ÉTOILES

des peuples ont considéré le firmament et la terre comme origines primordiales, les premiers ont accordé la souveraine qualité de Génitrice à l’ensemble de la Voie lactée. C’est d’elle que seraient issues les innombrables étoiles, le Soleil en tête. Voilà qui se rapproche singulièrement de nos conceptions modernes, acquises surtout depuis la dizaine d’années qui vient de s’écouler, grâce principalement aux travaux des astronomes américains. Leurs recherches semblent avoir prouvé que les étoiles se sont dégagées de la matière nébuleuse primitive de la Voie lactée. Elles augmenteraient graduellement leur dispersion avec le progrès des siècles, tout en acquérant chacune en quelque sorte, de plus en plus d’individualité.

Nous avons vu que Vénus, Ishtar, faisait partie de l’auguste triade de dieux stellaires parmi les Babyloniens. Leurs successeurs, les Assyriens conservèrent ces traditions anciennes. Au IXe siècle avant Jésus-Christ leurs rois accusèrent leur descendance divine en portant un collier ayant un croissant de lune au milieu, un anneau contenant une croix, emblème du soleil, d’un côté, et une étoile, emblème de Vénus de l’autre côté (voy. Montelius. Nordisk Tidskrift, 1914, p. 13, fig. 30). Les chrétiens ont conservé la croix, emblème du soleil ; les musulmans gardent précieusement celui de la lune, et chez les juifs, l’étoile (de Vénus) sert fréquemment dans la décoration de leurs temples.

Les musulmans, comme les juifs, se servent des positions de la lune dans le ciel, pour fixer les

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