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LE DESTIN DES ÉTOILES

tions des rivières suivent une loi périodique analogue, et elles prennent une importance extrême dans les pays où la civilisation a jadis établi son berceau. On constata que les pluies avaient des retours annuels, et de même aussi les périodes intermédiaires de sécheresse.

En Égypte l’importance majeure des inondations du Nil conduisit à l’adoption d’une année solaire dès une très haute antiquité. Sa durée fut arrêtée à 12 mois de 30 jours ou 360 jours, ce qui entraîna la nécessité de corriger de temps en temps son origine. On y parvint au moyen de l’observation du lever et du coucher (héliaque) de Sirius, l’étoile du Grand Chien, et cela nous fait comprendre combien il était difficile de fixer la durée exacte de l’année solaire d’après des phénomènes courants, journaliers. Vers 1400 avant Jésus-Christ le grand réformateur Amenhotep IV fit un effort pour faire reconnaître le Dieu soleil comme maître suprême du monde entier. Mais il rencontra chez les prêtres conservateurs une opposition radicale ; ceux-ci, qui rendaient un culte à de nombreuses divinités variées, eussent perdu une grande part de leur pouvoir si cette réforme avait définitivement prévalu, et le successeur d’Amenhotep fut bientôt réduit à céder devant cette puissante opposition.

En Babylonie, Marduk, que nous appelons Merodach, un dieu primitivement local qui d’abord personnifiait la planète Jupiter, et qui dans le panthéon stellaire venait après les trois Dieux Suprêmes, fut vers l’an 2000 élevé à la préséance suprême parmi les divinités. Il fut en

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