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LE DESTIN DES ÉTOILES

nible pour les animaux ou pour l’homme. Contrairement à ce que nous voyons sous des latitudes tempérées, c’est plutôt une diminution de la végétation qui se produit au moment de la grande élévation du soleil au-dessus de l’horizon, car elle amène souvent avec elle la sécheresse. Dans l’ensemble toutefois cette altitude et l’éclat du soleil varient trop peu dans le cours de l’année pour attirer l’attention de l’homme peu civilisé. La lumière de la lune, d’autre part, varie si rapidement de zéro à un maximum que la mémoire en retient facilement le cycle. Même le nègre australien, si inférieur dans son développement, se sert des lunaisons pour définir l’éloignement des temps passés. Il n’a point de mesure des temps à proprement parler, car il est incapable de chiffrer le nombre des jours que comporte un mois. Combien plus avancés les peuples qui ont appris à compter jusqu’à dix ou jusqu’à vingt, et qui ainsi pouvaient se servir de la décade simple pu double pour compter le temps ! Pour eux il était relativement facile de déterminer le temps qui s’écoulait entre deux phases successives de la lune, soit sept jours et demi.

Une fois cette vérité reconnue que quatre de ces phases successives séparaient l’espace qui s’écoulait entre deux nouvelles lunes on pouvait établir le rapport entre la petite unité de mesure du jour, et l’unité plus grande : la lunaison. On reconnut alors que cette dernière comprenait près de trente fois la première. À mesure que le progrès se prononçait, on reconnut que ce rapport n’était pas exact, et nul doute que ce manque d’exacti-

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