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LES ORIGINES DU CULTE DES ÉTOILES

riz et du sel. « C’est là une survivance du culte solaire » dit, M. Salomon Reinach, à qui nous empruntons la plupart de ces indications concernant le culte du soleil. Au Japon, la lune est d’essence mâle, tandis que le soleil est féminin, ce qui est un indice que la lune était, dans l’origine, considérée comme plus importante que le soleil, tout comme chez les nègres d’Australie. Toutefois, aujourd’hui les Japonais sont adorateurs du soleil, cet astre a sa place sur le pavillon national comme emblème du Très-Haut, et le Mikado, dit-on, peut retracer sa descendance du soleil. Depuis longtemps, par conséquent, le culte de la lune a fait place à celui du soleil. Il est probable que cela eut lieu même plus tôt en Chine, où le soleil est masculin. À mesure que la civilisation se développe, tous les peuples comprennent de mieux en mieux, comme l’ont fait les Japonais, l’importance prépondérante du soleil. Les Incas du Pérou, dont la civilisation avait atteint un degré fort élevé, étaient de fervents adorateurs du soleil, et s’attribuaient, à eux-mêmes, la désignation d’enfants du soleil, malgré que leur pays fût tout voisin de l’équateur, où, comme nous allons le voir, le culte de la lune trouve ses plus fervents adeptes.

Dans le voisinage de l’équateur, l’hiver et l’été diffèrent très peu en ce qui concerne la température et la hauteur du soleil. Ce qui importe plutôt, c’est l’alternance des saisons, tantôt sèches, tantôt humides. La neige ne vient pas recouvrir le sol en hiver pour détruire la végétation ni diminuer la quantité de nourriture dispo-

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