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LES ORIGINES DU CULTE DES ÉTOILES

établie comprenant vingt jours et leurs nuits. Mais ce dut être un pas extrêmement difficile à franchir pour ces peuples primitifs de s’élever, en partant de ces premières unités de mesure à celle de trois cent et soixante-cinq jours.

Des milliers d’années s’écoulèrent avant que les plus intelligentes d’entre les races humaines ne fixèrent la durée de l’année solaire. Celles qui occupèrent les régions de la terre où l’altitude du soleil varie notablement d’une saison à l’autre, qui habitent des contrées éloignées de l’équateur, ont sans doute compté le temps par années, sans pouvoir encore compter le nombre des jours dont elles se composaient. Considérez une tribu nomade comme celle des Lapons du nord de la Suède. En automne leurs troupeaux de rennes descendent vers la côte, à la recherche de nourriture, et les Lapons les accompagnent. Au printemps les rennes reconduisent leurs propriétaires vers les montagnes. Il ne peut échapper à l’observation de ces nomades que pendant leur séjour sur les hauteurs, le soleil les inonde de ses rayons, de façon à peu près continue. De tristes et interminables nuits au contraire pèsent sur eux sans interruption pendant leur séjour dans les basses terres. Ils seront évidemment forcés de reconnaître la coordination du bel été avec la durée de l’éclairement par le soleil. Pour eux, en conséquence, l’importance hors de pair du soleil pour la vie est vite mise hors de doute. La même chose sera vraie pour tous les peuples vivant loin de l’équateur. Il ne sera pas surprenant s’ils deviennent promptement des adorateurs du Soleil,

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