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LE DESTIN DES ÉTOILES

Pléiades soient féminins, ce qui veut dire que la lune est d’un ordre certainement supérieur. — Ils comptent le temps par « Sommeils », c’est-à-dire le nombre de fois qu’ils ont dormi, ou encore par lunes. Des périodes plus longues sont comptées par saisons ; ils ont des mots désignant la saison d’été et celle d’hiver. Ils parviennent à compter jusqu’à cinq, ou plutôt jusqu’à quatre, car le mot qui veut dire cinq, signifie en même temps « plusieurs » ou « beaucoup ». On ne trouve pas de trace qu’une idée de puissance quelconque soit attribuée aux étoiles, et par conséquent aucune cérémonie religieuse qui s’y rapporte n’a de raison d’être. On trouve pourtant quelques rares récits ou contes qui parlent des étoiles comme d’autres objets qui leur tombent sous les sens. Voilà peut-être où les choses en seraient restées si le besoin d’une plus exacte mesure du temps n’avait donné une grande valeur aux déplacements si réguliers des lumières de la voûte céleste.

La différence entre les effets du jour et de la nuit a une si capitale importance qu’elle a mis son empreinte sur toute la vie organique répandue à la surface de la terre. Les plantes modifient leurs modes de nutrition dans le cours des 24 heures ; pendant la nuit elles dépensent, en partie, la force qu’elles ont gagnée pendant le jour. Ce cycle a une si grande régularité, qu’il fonctionne automatiquement. Pfeffer, un botaniste bien connu, a fait des expériences à l’aide d’un Mimosa, arbuste qui, comme on lésait, déploie ses feuilles pendant le jour, puis les replie sur elles-mêmes

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