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LES ORIGINES DU CULTE DES ÉTOILES

matin, progresse dans le courant de la journée et se termine le soir vers les étendues occidentales. Il n’a pas été davantage basé sur la reconnaissance de l’homme envers les luminaires de la nuit, pour leur lutte incessante contre les tristes nuées noires et contre d’autres esprits des ténèbres.

On ne saurait douter que même les tribus les plus arriérées aient porté leur attention sur le corps céleste le plus frappant. Les indigènes de l’Australie nous présentent un grand intérêt dans cette étude. D’après Spencer et Gillen[1] ils se transmettent aujourd’hui encore des légendes concernant une série de corps célestes : la lune, qui pour eux est considérée comme mâle, le soleil, la planète Vénus, les amas d’étoiles que nous désignons sous le nom de Nuées Magellaniques, puis aussi les Pléiades, qui tous sont considérés comme du sexe féminin. Les éclipses ont naturellement attiré leur attention à un très haut degré. Or ces hommes, restés fort primitifs, s’adonnent à un nombre incroyable de pratiques religieuses diverses, se rapportant à leur vie journalière, mais aucune de ces cérémonies n’a trait aux étoiles, sauf peut-être le geste de lapider le soleil pendant une éclipse. Même ce geste est-il laissé aux « hommes de médecine » avec une parfaite sérénité de la part de la tribu.

Il est remarquable que pour eux, tous les corps célestes sont censés d’origine terrestre, que la lune soit mâle et que le soleil, Vénus et les

  1. Voy. Spencer et Gillen, The native tribes of Central Australia. London, 1899.
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