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LES ORIGINES DU CULTE DES ÉTOILES

priété à peu près exclusive de leurs conducteurs. Elle constituait, chez ceux-ci, un secret, et faisait en quelque sorte partie du domaine vénéré de leur religion. Nous voyons que la plupart des peuples des temps antiques rendaient un culte aux étoiles, leur attribuant un pouvoir pour gouverner le sort des êtres humains. Ceci peut nous surprendre, car notre expérience journalière nous enseigne qu’à l’exception du soleil, aucun corps stellaire n’exerce d’influence perceptible sur la nature organisée, et cette impression est nettement confirmée par l’examen systématique de toutes les découvertes positives que nous appelons notre science moderne. Le soleil, comme nous venons de l’indiquer, fait exception, en ce qu’il domine la nature tout entière, celle qui vit, aussi bien que la nature inanimée, en vertu de la lumière et de la chaleur qui émanent en abondance de cet autocrate de notre système planétaire. Peut-être la lune joue t-elle quelque petit rôle effacé en ce qu’elle semble influer légèrement sur la pression barométrique, sur l’état magnétique, et peut-être surtout sur l’état électrique de l’atmosphère, qui, à leur tour, ont de l’influence sur certaines fonctions vitales. Mais en dehors de celle-là nous ne saurions reconnaître aucune influence que subirait la nature de la part des autres corps stellaires.

Les hommes primitifs n’ont dû consacrer leur attention et leurs pensées qu’aux seuls faits et conditions qui leur paraissaient affecter en bien ou en mal leurs intérêts personnels. Supposant que ces conditions, subies par eux, étaient régies

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