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LE DESTIN DES ÉTOILES

tion. Elles ont pris leur place parmi les choses de la vie courante tout comme, dans les opérations de commerce, la pesée d’un corps n’est plus considérée comme appartenant à la physique, bien qu’elle soit nécessairement effectuée à l’aide d’un instrument de physique, qui est la balance.

Il ne nous faut pas oublier que les choses de cet ordre considérées comme absolument banales, au point de ne plus porter la marque d’une science élevée, étaient cependant jadis le but de recherches, tantôt hésitantes ou aveugles, tantôt raisonnées. Toutes les sciences naturelles ont eu leur origine dans les besoins de la vie courante.

La géométrie est sans nul doute, plus ancienne que l’astronomie. Ce mot veut dire : mesure de la terre, et à l’origine, les géomètres se consacraient à la mesure des distances à la surface du sol, et plus tard à la mesure des contenances de propriétés. Cette application pratique très importante de la science géométrique est d’un ordre si simple qu’il n’en est pour ainsi dire plus question dans la mathématique moderne, dont cependant la géométrie fait partie. C’est ainsi que les éléments primitifs de toutes nos sciences naturelles sont devenus la propriété du grand public au point qu’elles semblent presque devenues des choses d’évidence. Tel est le cas aussi de ces parties de la science astronomique qui, en raison de leur importance pratique, ont, au début, donné naissance à la science elle-même.

La connaissance petit à petit grandissante des étoiles, comme d’ailleurs toute instruction supérieure, devint chez les peuples primitifs, la pro-

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