Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/245

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LES ORIGINES DU CULTE DES ÉTOILES

qu’elle soit encore aujourd’hui plus belle, plus resplendissante que jamais[1].

Parmi les sciences qui s’occupent de l’étude de la nature, l’astronomie a une place quelque peu unique. Tandis que la physique, la chimie, et les sciences biologiques sont à la base de l’extraordinaire progrès et du développement économique auquel nous assistons de nos jours, l’astronomie, aux yeux de la plupart, n’a qu’une faible valeur pratique. Quel avantage peut-il résulter pour nous du fait de savoir si telle étoile se trouve à cent ou à mille milliards de kilomètres du soleil ? ou encore de quelle manière les corps célestes ont suivi leur évolution dans le cours de millions d’années passées ? Et cependant, cette science n’a pas été aussi insignifiante qu’on le croit trop souvent ; elle n’est pas davantage inutile au moment présent. Elle est toujours et encore de la plus haute importance pratique pour nous en ce qu’elle nous fournit les éléments de la mesure du temps. Elle était, avant l’invention de la boussole, d’une valeur inappréciable pour la navigation, et celle-ci, aujourd’hui encore, est dépendante de l’astronomie en ce que seule elle permet de préciser la position d’un navire sur la mer illimitée. Les observations qui conduisent à ces résultats sont pourtant d’une nature si élémentaire, qu’elles se classent à peine encore parmi les opérations de l’astronomie proprement dite, mais bien plutôt parmi les sciences d’applica-

  1. Ce qui suit est la reproduction d’une conférence faite au 4e Congrès International de Philosophie de Bologne, 1911.
▶ 187 ◀