Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/241

Cette page a été validée par deux contributeurs.
MERCURE, LA LUNE ET VÉNUS

végétation luxuriante. Les conditions climatériques d’une complète uniformité partout rendent inutiles des formes susceptibles de s’adapter à des variations importantes. Il ne doit donc y avoir que des formes inférieures, appartenant sans doute de préférence au règne végétal, et sur toute la planète ces formes doivent avoir d’étroites ressemblances. Les procédés végétatifs sont énormément accélérés par la haute température. Il s’ensuit que la vie des êtres se trouve accélérée et raccourcie. Les unités mortes, se décomposant rapidement, si elles se trouvent dans l’air, y répandent des gaz épais ; si elles sont recouvertes par les vases qu’entraînent les cours d’eau, leur transformation en restes carbonisés est rapide. Les charbons ainsi formés, comprimés par de nouvelles couches sédimentaires et sous l’influence de la température élevée, arrivent à l’état de graphite. Il semble douteux qu’il puisse s’y former des fossiles comme dans les couches anciennes de notre globe.

Aux pôles de la planète, la température est sans doute quelque peu plus basse, peut-être d’environ 10 degrés au-dessous de la température moyenne. Là, il pourra par conséquent, y avoir des êtres plus élevés dans l’échelle. Si l’on pouvait parler de progrès, et supposer le développement d’une culture, c’est de là que se ferait le rayonnement, progressivement vers l’équateur. Bien plus tard, dans un avenir lointain, la température s’abaissera ; les nuées épaisses et l’obscurité sombre de la surface s’éclaireront. Peut-être avant même que la vie sur la terre soit retournée

▶ 183 ◀