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LE DESTIN DES ÉTOILES

contre les courants d’air horizontaux dans les régions inférieures. Il doit y avoir à la surface de Vénus, une absence presque totale de vents, soit verticaux, en raison de l’absorption complète de la chaleur solaire par les nuages supérieurs, soit horizontaux, par suite des frottements.

Grâce à la température élevée qui y règne partout, la désintégration de la surface est forcément rapide, on peut estimer que les diverses actions sont à peu près huit fois aussi puissantes que sur notre globe. Les produits de la violente action des agents atmosphériques, tels que les pluies, sont rapidement emportés, et emplissent les vallées, ou forment de puissants dépôts devant tous les estuaires. De là aussi il résulte sans doute qu’une grande partie de la surface de Vénus est recouverte de marécages, analogues à ceux qui se trouvaient sur notre globe quand les dépôts carbonifères se sont formés. Mais ils se trouvent dans un climat qui a peut-être bien 30 degrés de plus de chaleur. Aucune poussière ne peut s’élever dans l’air pour lui donner une couleur définie ; le reflet clair des seuls nuages se répand dans l’espace environnant, et donne à la planète son éclat si blanc, si puissamment lumineux. Les violents courants verticaux de l’atmosphère supérieure égalisent la température depuis les pôles jusqu’à l’équateur, et cela si bien qu’un même climat règne sur toute la surface, ayant quelque analogie avec l’état de la terre pendant ses ères les plus chaudes.

La température, à la surface de Vénus, n’est cependant pas assez élevée pour s’opposer à une

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