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MERCURE, LA LUNE ET VÉNUS

l’atlas lunaire de Pickering). Une étude plus approfondie fait reconnaître que ces phénomènes ne sont probablement que des apparences, et dépendent de l’angle d’éclairement au moment de chaque observation particulière. Depuis quelque temps déjà la photographie a été mise au service des études lunaires, et cela avec des résultats plus positifs que tout ce que pourrait permettre l’inspection visuelle. Depuis lors, — et il faut reconnaître que cette période d’étude n’est pas encore bien longue, — aucun signe certain de modifications n’a été enregistré par les images photographiques.

La grande différence entre Mars et la lune est le résultat de l’existence d’une atmosphère réelle sur le premier de ces deux corps. Il est probable qu’avec le temps, l’oxygène en disparaîtra aussi, étant absorbé dans les procédés de désintégration. Mais il y restera de l’azote, de l’argon, et d’autres gaz permanents, comme aussi de la vapeur d’eau provenant des amas toujours existants, particulièrement aux environs du pôle Sud. Cette vapeur diminuera à son tour à mesure que la température s’abaissera encore. Quand le point de congélation des solutions salines à la surface de Mars sera atteint, les canaux et les lacs cesseront de se liquéfier ou de dégeler par suite de l’évaporation et du transfert des vapeurs d’un pôle à l’autre. Mais il restera des tourmentes, des orages de sable et de minces formations de vapeurs, qui pourront encore être la cause de colorations variables sur cette planète désolée.

Si nous cherchons à nous représenter le sort

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