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LE DESTIN DES ÉTOILES

La lune, au contraire, est indubitablement un corps stellaire incapable d’aucune modification superficielle. Il est probable que près de son centre, elle n’est pas entièrement solidifiée, et il semble que sa croûte solide soit en voie d’épaississement lent. Des gaz doivent encore être parfois libérés, mais ils ne peuvent plus arriver au dehors à travers l’épaisse carapace, et ils restent par suite à l’état de bulles emprisonnées dans le magma durcissant.

On peut dire en tous cas, qu’aucune modification de la surface lunaire n’a jamais été vue avec certitude. Il est vrai que le grand Sir William Herschel, connu comme observateur de premier ordre, croyait avoir découvert en 1783 des montagnes qui n’étaient pas reconnues avant lui. Schröter, de son côté, qui étudiait avec assiduité la surface lunaire, croyait aussi avoir reconnu de notables changements. Mais ces découvertes ont été mises en doute par des critiques soigneux, et depuis la publication du grand ouvrage de Mädler sur la lune, en 1837, l’état inamovible de ce satellite a été universellement reconnu ; malgré cela, il y a plusieurs astronomes comme Schmidt à Athènes (1866) et récemment M. Pickering à Cambridge aux États-Unis, qui croient avoir reconnu des modifications certaines. Le premier croyait que le cratère Linné (fig. 29) avait disparu depuis la publication de l’ouvrage de Mädler. Mais en 1867, Mädler lui-même a affirmé que son apparence était toujours la même. Pickering annonce des apparences périodiques de « neiges » et de « végétation » (voy. la fig. 29, empruntée à

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