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MERCURE, LA LUNE ET VÉNUS

près de l’équateur et des pôles doivent être d’un bleu clair, et ces zones doivent être séparées par une zone ou bande bleu foncé au-dessus des latitudes moyennes, où les régions désertiques peu nuageuses se trouvent au nord et au sud de l’équateur.

En comparaison de Mars, la lune nous offre un aspect beaucoup plus désolé. À la surface de Mars nous voyons au moins certains changements d’assez grande importance, comme par exemple la disparition des calottes polaires blanches au gros de l’été, quand un cercle foncé semble les entourer. C’est alors que les « lacs » et les « canaux » deviennent visibles, et commencent dans le voisinage du cercle noir ; puis un peu plus tard près de l’équateur, et enfin dans l’autre hémisphère, environ au moment où la calotte polaire opposée va apparaître, et où elle prend son aspect hivernal. Puis nous avons l’apparition soudaine des taches blanches, et leur disparition non moins rapide, surtout dans le voisinage des lacs. Nous avons enfin les tempêtes de sable qui cachent la surface de Mars, et souvent emplissent ses canaux. La brusquerie de ces changements est un indice qu’ils n’affectent qu’une couche superficielle très peu épaisse. La formation des canaux, longtemps insoupçonnée, doit être attribuée à une action volcanique, qui, bien que faible, doit exister dans les portions plus profondes de la planète. Rappelons enfin qu’une végétation, dont les formes doivent être des plus élémentaires, n’est pas absolument inconcevable dans les régions polaires.

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