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LE DESTIN DES ÉTOILES

fût sortie de son état de fusion, la vapeur d’eau doit avoir disparu de son atmosphère, et les quantités nouvellement dégagées par les volcans, en provenance des profondeurs intérieures, ont disparu si rapidement, que jamais aucun lac n’a eu le temps de se former. Tout autre gaz atmosphérique aura sans doute eu le même sort à la surface de la lune. Tout semble donc concourir à prouver que jamais la vie n’a pu exister, sous aucune forme, sur cette surface inhospitalière.

La figure 29 montre que les « fonds des mers » ne sont pas exempts de volcans. Ils abondent dans les replis, qui correspondent aux chaînes montagneuses de notre globe. Ces replis semblent indiquer d’anciennes cassures de la croûte quand celle-ci n’était encore que fort mince. À la droite de la figure, dans la Mer de la Sérénité, apparaissent quelques taches blanches que M. W. H. Pickering croyait représenter des amas de neige. La plus grande d’entre elles est le cratère (?) Linné, tant discuté. La mer en question est tout entière entourée d’un anneau de volcans.

Un astronome de note, M. Cerulli, a remarqué que si l’on observe la lune à l’aide d’une lunette de faible puissance, une jumelle par exemple, les taches semblaient être disposées suivant des lignes qui se coupent, ressemblant beaucoup par là aux systèmes de canaux que l’on a reconnus sur Mars. Cette régularité ne se remarquant plus dès qu’on emploie des grossissements un peu plus forts, M. Cerulli a émis l’idée que les canaux de Mars se résoudraient aussi en

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