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MERCURE, LA LUNE ET VÉNUS
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ressemblent à des cupules creusées dans la croûte du satellite, ou bien encore sont-ils peut-être de petits cônes volcaniques qui ont percé les parois rocheuses. Par-ci par-là, on en rencontre des chapelets, qui auraient accompagné des fissures de l’écorce lunaire.

Tous ces volcans ont, sans nul doute, livré passage de l’intérieur à la surface, à des masses énormes de gaz renfermés avant l’éruption dans le magma constitutif de la masse lunaire. Il n’est pas moins certain que ces gaz ont dû comprendre principalement de la vapeur d’eau. Si elle s’était condensée, il en serait résulté la formation d’océans, de rivières, et le fond de ces mers eût été garni de sédiments déposés par les torrents descendus des montagnes. Mais tel n’a pas été le cas. Ce qui, à la surface de la lune, a été désigné sous le nom de « mers », ce sont bien en effet des parties plus basses que leurs environs, mais leur surface est unie. Ainsi, voyez par exemple la figure 29, p. 168, qui comprend la Mare Serenitatis (la Mer de la Sérénité) en haut, à gauche ; puis la figure 30 qui donne la Mare Imbrium, limitée à droite par les « Carpathes » lunaires. Ces « mers » sont formées de roches volcaniques, et elles ne sont nullement recouvertes par des couches sédimentaires qui, si elles existaient, refléteraient la lumière mieux que ne le font les roches volcaniques vitreuses. Or les mers lunaires sont beaucoup plus noires que leurs alentours ; cela indique que vraisemblablement il n’y a jamais eu sur la lune des mers proprement dites, ni aucun amas d’eau. Avant même que la lune

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