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MERCURE, LA LUNE ET VÉNUS

leur origine en ce point faible. La figure nous montre que jusqu’à six de ces fissures rayonnent de ce point unique. D’autres se sont formées là où la croûte s’est brisée en se détachant de portions déjà solidifiées. Ces dernières ont une apparence moins droite que celles qui rayonnent du centre. Le long de ces failles il est probable que des gaz réducteurs s’échappent de l’intérieur de la planète, et colorent les couches adjacentes, qui peuvent fort bien être recouvertes de poussières arrivant de l’espace. Au voisinage du soleil ces poussières sont, sans nul doute, plus abondantes, par suite de l’attraction de la masse solaire. Mercure est 2,6 fois plus rapproché du soleil que nous, et 4 fois plus près que Mars. Il semble probable qu’il y a, à la surface de Mercure, comme aussi sur celle de la lune, de grandes montagnes qui ne seraient pas sujettes à l’érosion de l’eau et des sables errants. Nous ne pouvons pas les voir, à la distance où nous sommes. Peut-être correspondent-elles aux taches très étendues que plusieurs observateurs, tels que Schrœter, Vogel et d’autres ont remarquées. Ils ont cru apercevoir des endroits ressemblant à ce que nous appelons des « mers » sur la surface de la lune. Vogel a cru trouver des indices de vapeur d’eau dans l’atmosphère de Mercure comme dans celle de Mars, mais il semble bien que cette opinion ne soit fondée que sur des observations fautives.

Le côté de Mercure qui est tourné du côté opposé au soleil doit forcément se trouver à une température des plus basses, grâce à la radiation

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