Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/216

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE DESTIN DES ÉTOILES
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

surfaces, et changer la couleur des régions environnantes. Cela est surtout possible là où il existe des combinaisons du fer qui, sous l’action du soufre, noircissent.

Lowell, qui a étudié la surface de Mercure, a fait des dessins des taches noires que l’on peut voir sur cette surface, et nous reproduisons (fig. 27, p. 156) un de ces dessins. Les taches qui s’y trouvent forment des lignes, comme celles que l’on voit sur le dessin de M. Antoniadi de la surface de Mars (fig. 19). Ces lignes sont droites, ou n’ont qu’une faible courbure. Cela semblerait indiquer que ces taches appartiennent à des régions avoisinant de fort près d’immenses fissures. À en juger par les dessins de Lowell, elles sont beaucoup plus régulièrement distribuées qu’à la surface de Mars. Très près du centre de la face perpétuellement ensoleillée nous voyons un point noir important, un « lac ». Il est évident que ce point est de beaucoup l’endroit le plus chaud de toute la surface. On peut, en partant de là, se laisser aller au raisonnement suivant. Le point le plus chaud de Mercure a été forcément le dernier à acquérir la forme solide. La planète a évidemment cessé d’avoir une rotation autour de son axe, pendant qu’elle était encore à l’état de lave liquide. Dès lors un même côté était toujours exposé au soleil, et ce côté est resté le plus longtemps fluide, au moins là où le soleil donnait avec le plus de puissance. C’est ce point, le plus faible de la croûte, qui se trouvait juste en face le soleil.

Quand donc plus tard, ses affaissements ont commencé à se produire, les fissures ont dû avoir

▶ 164 ◀