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LE DESTIN DES ÉTOILES

Antoniadi fait remarquer que certains d’entre les canaux semblent être des chapelets de lacs, se succédant dans une direction déterminée, tandis que d’autres sont des lignes étroites qui se courbent et qui se retournent. « Le réseau compliqué de lignes droites, dit-il, est probablement une illusion. » Il continue ensuite : « Les taches de Mars sont très irrégulières » et « ne présentent aucunement des formes géométriques » — assertion sur laquelle on avait largement assis la croyance qu’il s’agissait du travail d’êtres intelligents. « L’apparence de la planète rappelle celle de la lune, sauf en ce que cette dernière est morte, c’est-à-dire sans plus aucun changement, ou bien encore l’aspect d’un paysage terrestre vu d’un ballon. » « En un mot, la géométrie de Mars se révèle comme une pure illusion. »

Il est très intéressant et instructif de comparer les deux cartes de Mars qui ont été dressées en 1886 par Schiaparelli, et en 1909 par Antoniadi. Nous les reproduisons, et on les trouvera à la fin de ce volume. Tandis qu’en règle générale, Schiaparelli représente les canaux comme étant des lignes étroites, droites ou très légèrement courbes, ces mêmes éléments, sur la carte d’Antoniadi, se résolvent souvent en une suite de points noirs, réunis par des parties moins obscures. Citons par exemple les canaux Nectar et Oeroe dans le Solis Lacus. Cela se vérifie encore pour plusieurs des formations dites « mers », en particulier le Mare Tyrrhenium et le Solis Lacus. De même encore pour les « baies océaniques » telles que la Syrtis major, bien connue, et qui, avec le

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