Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/209

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LA PLANÈTE MARS

montrer leur couleur claire. Même dans le soi-disant « océan », Lowell était persuadé qu’il avait reconnu des canaux (voy. fig. 25), et il est fort possible que des fissures soient visibles là, en particulier dans les parties les moins profondes, ainsi qu’il en existe dans la mer Tyrrhénienne au nord de la Sicile. Il n’est pas sans intérêt de rappeler ici que Flammarion est arrivé à cette conclusion en apparence bien osée, que le point de congélation de l’eau serait, sur la planète Mars, inférieur à celui bien connu sur notre globe. Et cependant cela devient parfaitement correct, si nous disons « solutions salines » à la place d’eau.

L’on s’appuie souvent sur la largeur, si uniforme en apparence, des canaux et sur leur direction rectiligne, pour soutenir que ce doit être là une preuve de leur création artificielle, c’est-à-dire par le travail des ingénieurs. M. Cerulli, l’astronome italien, s’est fortement opposé à ce point de vue. Schiaparelli dit de son côté : « Dans les très rares cas où les deux côtés d’un canal devenaient visibles, j’ai remarqué des courbes et des indentations sur les bords. » Ceci s’est produit en 1879 sur les canaux Euphrate et Triton, en 1888 sur le Gange. Il semble assez évident que des cours d’eau produits par des rainures anciennes ne seraient pas, en règle générale, de largeur très uniforme. Antoniadi, en faisant ses observations dans l’automne de 1909 (voy. fig. 19 et 26) a confirmé cette observation, comme encore M. Le Coultre, qui a constaté l’existence de deux fois plus de canaux irréguliers que de canaux droits.

▶ 157 ◀