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LE DESTIN DES ÉTOILES

une certaine distance de lui. On en trouve par exemple sur la grande « île » Hellas (40° S. en latitude), tandis qu’elle disparaît des environs, et parfois même du pôle sud. Une autre région élevée existe près du même pôle sud, et apparaît dans la partie supérieure de la figure 26, p. 156. Là où il reste toujours de la neige, un petit glacier ne serait pas impossible. La plupart des observateurs admettent bien qu’il peut exister des montagnes et des plateaux à la surface de Mars, mais d’une très modeste altitude. Campbell croit avoir observé des pics ayant 3 000 mètres d’altitude. Mais Lowell, qui a beaucoup cherché des montagnes, en observant les terminateurs, au bord de la partie éclairée par le soleil, est arrivé à cette conclusion que, s’il y en a, elles ne peuvent pas dépasser une altitude de 500 à 900 mètres, au-dessus des plaines environnantes. Il semblerait en effet peu probable que toutes les inégalités de la surface martienne aient absolument disparu par la désintégration superficielle. Elle s’est produite pendant un laps de temps extrêmement long, il est vrai, mais elle a été très faible, et n’a pas été aidée par des torrents de pluie, dont l’effet est de faire descendre dans les vallées les produits de la désintégration déjà opérée en haut. Aujourd’hui ce n’est guère que le vent qui emporte le sable du désert, qui peu à peu réduit les rugosités de la surface, et par ces effets les vastes plateaux sont à peine touchés.

Or si l’on ne suppose pas la surface de Mars très approximativement de niveau, — hypothèse assez invraisemblable d’ailleurs, — comment

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