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LE DESTIN DES ÉTOILES

rement verdâtre[1]. Ces composés sont transformés par l’oxygène atmosphérique de Mars en oxydes ferriques, dont les couleurs sont variables selon leur degré de finesse, mais qui sont généralement ocreux. C’est la couleur qu’on nous dit appartenir à cette planète. Dross en a déjà conclu que le sol martien devait être mélangé d’oxydes de fer. Mais la poussière la plus fine en est jaune, tandis que les cristaux plus gros tendent au violet. On nous dit que très souvent les détails de la surface de Mars sont cachés par un voile jaune. C’est là sans doute une fine poussière d’oxyde de fer, mélangée à du sable plus fin, que le vent du désert soulève par vastes étendues de la surface. Pendant l’automne de 1909 de très grandes portions de la surface ont été vues ainsi recouvertes, comme M. Antoniadi l’a observé et décrit (voy. fig. 23). Des observations tout analogues ont été faites par M. W.-H. Pickering et par d’autres encore.

En général, nous ne pouvons apercevoir que les régions centrales et polaires de Mars. Les régions voisines de l’équateur et qui sont éloignées de plus de 40 à 50 degrés du point où le soleil est au zénith, sont presque toujours cachées derrière un léger voile blanc, un brouillard. Aussitôt que le soleil quitte le zénith et se trouve à mi-chemin de l’horizon, l’humidité est précipitée

  1. Sur notre terre, on a trouvé, dans les parties les plus profondes des océans, là où ne parviennent plus les dépôts sédimentaires des fleuves, de grosses accumulations comprenant des composés du fer. On y rencontre certaines espèces minérales qui indiquent une origine météorique.
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