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LA PLANÈTE MARS

coup de largeur ; Lowell leur donne en moyenne 16 kilomètres. Flammarion les fait varier de 300 à 600 kilomètres, estimation qui semble pourtant trop forte. Suivant les années tel canal varie de largeur : parfois il disparaîtra totalement. Quand la quantité de vapeur qui circule est faible, les sels les plus hygroscopiques seuls sont redissous. Ce sont ceux déposés dans la partie la plus profonde des creux ou des fissures. Si l’humidité qui passe sur la surface est plus grande, les parties plus larges absorbent de l’eau, deviennent plus foncées, et visibles. Cela est également vrai des « oasis » ou lacs intérieurs. À mesure que la vapeur d’eau se diffuse dans l’air, le canal se liquéfie tout le long de son étendue, indépendamment de l’altitude de ses différentes parties.

Tout le monde est d’accord sur la nature désertique du climat des continents de Mars. Ce sont probablement, comme la plupart de nos déserts terrestres, des plateaux élevés, formés de parties étagées qui s’élèvent l’une au-dessus de l’autre, et dont chacune est relativement horizontale. L’action des vents a transformé la partie supérieure de ces plateaux en sable fin qui remplit les vallées. Sur cette planète morte il n’y a plus d’océan pour y déposer des sédiments. Les seules adjonctions qui se produisent à la masse de la planète sont celles des météorites et de la poussière cosmique qui très lentement pleuvent sur elle. Ces matières contiennent entre autres, du fer, en partie métallique et en partie sous forme de protoxydes, dont la couleur est toujours légè-

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