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LE DESTIN DES ÉTOILES

espaces voisins. L’on y observe fréquemment des parties brumeuses. À ces moments-là, la région qui entoure les bords des neiges polaires prend souvent une teinte foncée, occasionnée par l’humidité (voy. fig. 21, p. 149). Parfois encore on remarque dans la calotte polaire des « canaux » et des « lacs » (fig. 22, p. 152) ; cela doit provenir évidemment d’émanations chaudes, le long de quelques fissures. L’air humide passe sur les sels, qui alors réabsorbent de l’eau, et se dissolvent en formant des solutions concentrées. La vapeur continue à affluer du pôle à mesure que son réchauffement fait évaporer l’eau et provoque son passage à l’autre pôle qui est en voie de refroidissement. Elle se précipité vers l’équateur qu’elle finit par dépasser ; pendant ce trajet les sels se dissolvent dans les parties basses, dans les fissures et principalement aux croisements de celle-ci où se trouvent les centres d’effondrement qu’on a désignés sous le nom d’oasis. Lowell a fait cette observation que les « canaux » se liquéfiaient ainsi, à partir de la latitude de 78 degrés nord, jusqu’à l’équateur, en 52 jours.

La théorie des canaux, admise par Flammarion et Lowell, présente des difficultés considérables à l’explication de ce phénomène. Pour y faire couler de l’eau il faut admettre que la surface de la planète est absolument plane, ou tout au moins presque plane, c’est-à-dire présente une surface de niveau presque absolue, et que les habitants font circuler l’eau puisée aux pôles, au moyen de stations de pompage. Ces canaux varient beau-

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