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LA PLANÈTE MARS

les plus bas. Si le froid, de l’hiver est suffisamment intense, c’est-à-dire descend au-dessous de −55 degrés, la glace se forme même dans les solutions les plus concentrées, qui contiennent principalement du chlorure de calcium. Mais malgré ces températures extrêmes, l’évaporation dans une atmosphère très ténue n’est pas négligeable ; les cristaux de glace s’évaporeront à leur tour en partie, et iront réapparaître dans des régions plus froides encore, c’est-à-dire aux environs de celui des pôles qui sera à l’abri des rayons du soleil. Sur l’océan, maintenant congelé partout, il se forme une calotte polaire de neige ou de givre qui descend en fin de compte jusqu’au 38e parallèle dans l’hémisphère sud (voy. fig. 20 et 21). Ce côté est celui qui est opposé au soleil au moment où Mars se trouve le plus éloigné de notre astre central. La calotte polaire s’étend seulement jusqu’au 58e parallèle dans l’hémisphère nord (voy. fig. 21) où l’hiver règne pendant que la planète se trouve le plus près du soleil. À ce moment le froid général est un peu moins intense. La terre nous présente des conditions assez semblables, quoique moins marquées.

Au voisinage des pôles, blancs de neige, — qu’il y ait là des continents ou des mers, — il y a des étendues d’eau dont les surfaces sont durement congelées, et qui sont recouvertes de cristaux de sels très hygroscopiques, comme le sont les sels chlorurés de calcium, de magnésium, de sodium. Quand la chaleur de l’été revient, que la calotte polaire se réchauffe, le givre s’évapore, et l’air devenu un peu humide, se répand sur les

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