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LE DESTIN DES ÉTOILES

Il se produit quelque chose d’analogue à la surface de Mars, sur ses « continents » et ses bassins fluviaux très plats, qui correspondent aux lacs salés de nos déserts. Le froid étant intense, et l’eau ayant disparu par la désintégration même, l’acide carbonique ayant, de son côté, été absorbé, il n’y a plus guère de précipitations d’eau de pluie, et toute l’eau qui circule à la surface de la planète ne provient plus que de ce qui sort par les fissures. Elle contient encore de l’acide chlorhydrique et de l’acide carbonique. Elle dissoudra par conséquent des sels du sol, tels que les chlorures de sodium et de magnésium, qui existent dans l’eau de mer où ils ont été apportés par les cours d’eau. Mais les sels de calcium et de magnésium ne sont pas extraits de cette eau par les animaux et les algues qui, sur la terre, peuplent les eaux. La radiation solaire, forte pendant l’été, peut évaporer une petite partie de l’eau dans l’air extrêmement raréfié, en laissant les sels se déposer. Seulement la température étant très basse, cette évaporation est bien moins forte que sur la terre. Le long des fissures il se formera des sortes de lacs salés, analogues aux lacs peu profonds et en général asséchés qui sont abondants dans l’Asie Centrale, tels que Sven Hedin nous les décrit.

Nous savons que le climat de Mars est nettement désertique. Il reste dans les portions basses des cours d’eau une solution concentrée de sels qui abandonne son eau de plus en plus difficilement de telle sorte que les sels qui sont les plus hygrométriques cristallisent enfin dans ces points

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