Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/191

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LA PLANÈTE MARS

Représentons-nous maintenant le refroidissement graduel de notre terre. La plupart des parties de sa surface sont recouvertes par des roches stratifiées, relativement légères. Les eaux environnantes et celles qui imprègnent les couches diverses se réunissent dans les fentes qui se produisent ; il en vient aussi de l’intérieur. Les matières meubles sont délavées, les fissures se transforment en rainures, en vallées, dont le fond est en général plat. Les sels dissous par les eaux sont emportés vers la mer. À mesure que le refroidissement progresse, l’océan commence à se congeler. Tous les étés la glace fond partiellement, ainsi que cela se produit dans les régions polaires. Enfin cependant la glace atteindra le fond des océans, et la glace devra être considérée comme une sorte de roche ; les flexions et les déformations cessent, et la glace superficielle prend peu à peu une surface unie. En été, par l’effet du soleil, cette surface se fond, comme aussi les cours d’eau de l’intérieur des terres, et ceux-ci continuent à envoyer leurs sels vers la mer ouverte. L’hiver les congèlera de nouveau, mais pas de la même façon que nos lacs intérieurs, en commençant par la surface. Au contraire, c’est le fond qui se prendra en glace en premier lieu, car l’eau de mer a sa plus grande densité au-dessous de zéro, c’est-à-dire le contraire de l’eau douce. Il en résultera que la glace se formera en augmentant du bas vers le haut, et à mesure que l’eau de surface diminuera de profondeur elle deviendra plus salée. Si la température diminue encore, la formation des glaces sera accompagnée de la cristallisation des sels.

▶ 147 ◀