Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/189

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LA PLANÈTE MARS

bure de cette surface est deux fois plus prononcée que celle de la terre, deux faits qui contribuent à ce résultat. Supposons deux voûtes, l’une construite avec les voussoirs plus épais et plus larges que l’autre, et n’ayant qu’un rayon moitié de celle-ci, puis chargée seulement de poids un tiers moins lourds que la seconde. Il est évident que nous pourrons donner à la plus forte une portée beaucoup plus grande avec un moindre risque de rupture. En d’autres mots, il faudra pour rompre la croûte un retrait bien plus grand de la masse fondue du centre de la planète que dans le cas de la terre.

Il résulte de là que les fissures de Mars doivent être plus longues que celles qui se produisent dans la croûte terrestre. Une étude détaillée de la grande brisure qui existe chez nous, dans les Calabres, montre qu’elle se compose en réalité d’un véritable réseau de petites fentes rectilignes. Cela est facilement visible sur la figure 17, qui est prise dans un ouvrage du géologue connu, M. Sederholm. Cette carte donne également les brisures radiales déjà reconnues par Suess, et que nous avons signalées dans notre Évolution des Mondes (fig. 15). Les prolongements de ces lignes dans les portions recouvertes par la mer sont indiqués par les lignes ponctuées. Le croquis résumé du haut de la figure, à gauche, est d’une analogie frappante avec un dessin fait par Schiaparelli, sur une projection de Mercator de la planète Mars (voy. cette carte à la fin du volume). Nous y remarquons de nombreuses lignes équidistantes, correspondant à des fissures parallèles et

▶ 145 ◀