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LE DESTIN DES ÉTOILES

à un point de la planète où le lever du soleil n’avait eu lieu que quatre heures et demie plus tôt. Ces dernières observations peuvent ainsi donner une valeur très rapprochée, et légèrement supérieure à la moyenne journalière.

Aucune mesure comparable comme précision à ces dernières faites par Campbell ne semble avoir été essayée depuis lors. Il faut, au moins pour le présent, les tenir pour décisives.

Il nous est facile de calculer la température à la surface d’une planète en partant de l’intensité de la radiation solaire reçue, c’est-à-dire de l’insolation, à supposer cependant que l’atmosphère qui entoure cette planète ne contient aucun gaz qui retienne la chaleur. Les gaz qui possèdent cette propriété sont principalement la vapeur d’eau, très rare, comme nous venons de le voir dans l’atmosphère martienne, et l’acide carbonique, dont il n’existe aussi, comme nous le verrons plus loin, que des quantités extrêmement faibles. Ces calculs ont été en premier lieu effectués par M. Christiansen[1], de Copenhague. Il est parti d’une constante solaire terrestre de 2,5 calories : ce qui veut dire qu’il admettait que chaque centimètre carré de la surface terrestre reçoit deux calories et demie par minute, quand ce centimètre est perpendiculaire aux rayons solaires, et à la distance moyenne du soleil. Sur Mars l’énergie radiante reçue dans les mêmes conditions ne s’élève qu’à 1,1 calorie. La surface de la planète est chauffée jusqu’au moment où

  1. Décédé en 1918.
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