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LE DESTIN DES ÉTOILES

1,5 fois plus forte pour Mars que pour la lune. On en conclut que de fortes proportions de vapeur d’eau et d’oxygène devaient, par conséquent, exister dans l’atmosphère de Mars.

Mais pendant ces travaux, Campbell n’avait pas été inactif. Ce qui pour les mesures anciennement faites constitue une grande difficulté, c’est que la ligne d’absorption de la vapeur d’eau dans l’atmosphère de Mars se superpose exactement à celle provenant de la même cause dans l’atmosphère terrestre. Or, il existe une méthode déjà indiquée par Campbell en 1896, permettant la séparation de ces lignes, méthode qui peut être employée lorsque Mars s’approche ou s’éloigne de la terre avec une vitesse suffisante. Les mouvements connus des deux planètes permettent de préciser cette vitesse relative et le déplacement des lignes spectrales de la lumière solaire réfléchie permet de la vérifier. Ces deux manières de procéder se sont trouvées presque en accord parfait. Ainsi, par exemple, des mesures prises le 26-27 janvier 1910 ont fourni pour la vitesse relative de Mars et de la terre 19,1 kilomètres par seconde par le calcul, et 19,2 kilomètres par les mesures spectroscopiques. Le 3-4 février on trouva une différence de 1 kilomètre. On peut juger par là du degré d’exactitude de la méthode, qui semble très suffisant. L’examen des lignes d’absorption de l’eau et de l’oxygène déplacées par cette cause, n’indiqua l’existence d’aucune des deux dans l’atmosphère de Mars, et Campbell est d’avis que ces lignes auraient été certainement reconnues si elles

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