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LA PLANÈTE MARS

astres, précaution négligée par Slipher, mais observée par Campbell. Si Slipher a reconnu moins de traces d’eau sur les clichés de la lune que sur ceux de Mars, cela tient probablement à ce que les premières furent prises vers minuit, les autres, déjà près du coucher du soleil, à un moment où il y avait bien plus de vapeur dans l’air. C’est un exemple intéressant qui montre comment une inadvertance, bien légère cependant, et qui frapperait peut-être plus facilement un météorologiste qu’elle n’appelle l’attention d’un astronome, peut vicier un travail fait pourtant avec des soins extraordinairement méticuleux.

M. Véry a répondu aux critiques formulées par Campbell que les conditions météorologiques, au moment des observations au Mont Whitney, devaient avoir été exceptionnellement défavorables. Tout le sud-ouest des États-Unis ainsi que le nord du Mexique étaient à ce moment-là recouverts de gros nuages et recevaient de très importantes précipitations d’eau. Cette humidité, dit Véry, a dû s’étendre jusqu’au-dessus du Mont Whitney et a par conséquent dû rendre fort incertain le calcul de l’humidité atmosphérique.

En août 1910 de nouvelles mesures furent faites sur les photographies spectroscopiques de février 1908, qui avaient été examinées par Véry. On trouva que la bande A était 2,5 fois plus forte dans celles de Mars que dans celles de la lune. D’autre part une certaine bande B, qui est celle de l’absorption de l’oxygène, était

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