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LE DESTIN DES ÉTOILES

Même si la vie trouvait quelques possibilités de naître pendant le jour, dont la durée égale sensiblement la nôtre (elle est de 24h 37m, 22s,6 selon Lowell) à un moment où la température s’élève peut-être au-dessus de zéro, elle serait indubitablement détruite sans rémission par le froid amer de la nuit.

Campbell a proposé une explication des indications que les photographies de Slipher lui ont fournies sur la présence de la vapeur d’eau. Si l’on examine en détail les conditions où furent prises ces photographies, on remarque que la lune fut étudiée quatre heures plus tard que ne l’avait été Mars. Chaque fois, à une seule exception près, des nuages s’étaient montrés dans le ciel ; la présence d’humidité dans l’air était donc manifeste. Cette humidité avait nécessairement varié avec la température, qui tombe rapidement dans le cours de la nuit. Campbell a constaté, pendant qu’il faisait ses observations par des nuits absolument claires, que l’humidité diminue jusqu’à minuit, et n’est plus alors que moitié ou un tiers de ce qu’elle est au coucher du soleil. Cette chute rapide est probablement limitée aux couches qui se trouvent voisines du point où l’on observait, mais l’humidité était sans doute concentrée vers des couches inférieures, et cela très fortement. Il eût certainement fallu tenir compte de ce changement d’humidité.

Mieux encore, il eut été préférable de ne pas prendre les photographies au début de la nuit. On aurait dû prendre aussi vite que possible, l’une après l’autre, les photographies des deux

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