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LE DESTIN DES ÉTOILES

directe. On peut comparer les images, et faire à loisir des mesures d’une grande exactitude. On peut encore choisir, pour prendre les photographies, les instants où les corps stellaires à comparer sont à une même hauteur au-dessus de l’horizon, assurant ainsi que les rayons de lumière solaire qu’ils réfléchissent aient traversé des couches d’égale épaisseur dans notre propre atmosphère humide.

Il appartenait à M. Lowell, après ces observations, de confirmer ses théories à l’aide des grandes et splendides ressources que lui offrait son observatoire de Flagstaff, dans l’Arizona, observatoire qui est situé à 2 200 mètres au-dessus de la mer. À l’endroit où il est placé, le point de rosée, en janvier et en février, se trouve à environ 7 degrés au-dessous de zéro. Cela veut dire que le mètre cube d’air contient seulement 2gr,8 de vapeur d’eau. L’air saturé à zéro en contient presque le double, soit 45gr,8. Travaillant dans cet observatoire, M. Slipher a poussé aussi loin qu’il lui fût possible la sensibilité des plaques photographiques qu’il se proposait d’employer, puis fit une série d’observations spectrographiques en janvier et en février 1908. Il reconnut sur ses plaques, que la bande de pluie la plus importante était toujours un peu plus marquée dans le spectre de Mars que dans celui de la lune, les photographies étant prises la même nuit. Chose singulière, c’était la seule bande désignée par A, qui se produit dans la partie rouge du spectre, qui présentait une différence nette entre les deux photographies. Les autres

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