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LA PLANÈTE MARS

sence de l’humidité dans l’atmosphère de Mars.

Il va sans dire que ces observations seraient bien plus probantes encore si nous pouvions, par un artifice quelconque, éliminer l’effet de l’humidité de l’atmosphère terrestre. Dans ce cas la lumière lunaire ne donnerait plus aucune « bande de pluie » au spectroscope. Il deviendrait inutile de faire une comparaison entre les deux spectres ; il suffirait de s’assurer s’il en existe ou non dans le spectre de Mars. Nous ne pourrons jamais éliminer d’une façon complète l’effet de la vapeur atmosphérique, mais nous pouvons en diminuer considérablement l’importance en faisant les observations sur les montagnes très élevées, ou encore dans des régions désertiques où l’air est relativement sec, c’est-à-dire privé de vapeur d’eau. Des observations faites dans ces conditions méritent plus de confiance que celles qui sont entachées de plus ou moins d’erreur par une humidité plus grande. Les observations de Campbell et de Marchand sont bien de la première catégorie, et l’on peut dire, dans tous les cas, que l’existence de la vapeur d’eau à la surface de Mars, dans une proportion sensible, est extrêmement douteuse.

MM. Campbell et Keeler ont cependant continué leurs investigations, et ils ont employé des méthodes améliorées, en se servant de photographies des spectres obtenus. Ni l’un ni l’autre n’ont pu reconnaître aucune trace de vapeur d’eau dans l’atmosphère de Mars.

Il est évident que la photographie présente de très grands avantages sur l’observation visuelle

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