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LA PLANÈTE MARS

telle que l’énergie de la radiation solaire n’est plus que les 43/100e de celle qui atteint notre globe. La conséquence immédiate de ce fait est que la température moyenne à sa surface doit être considérablement inférieure à celle de notre globe, et considérablement au-dessous du point de congélation de l’eau. On se représente par conséquent avec difficulté comment une végétation quelconque peut exister, soit d’après Lowell, dans le voisinage des pôles[1], soit encore d’une façon générale, le long des canaux, d’après Flammarion.

Mais en 1909 déjà, cette question avait été soulevée, et l’opposition de la planète qui se produisit en cette année présenta des conditions exceptionnellement favorables pour l’étude, beaucoup meilleures que celles des 17 années précédentes. Elles furent utilisées par les astronomes qui purent employer, pour l’examen de l’astre, les instruments largement perfectionnés des temps récents.

Déjà un grand nombre de fois, les astronomes avaient étudié la surface de Mars à l’aide du spectroscope, à la recherche de quelque preuve d’existence de la vapeur d’eau. Les plus éminents représentants de la science astro-physique s’étaient livrés à cette étude. On sait que le spectre solaire contient plusieurs bandes désignées sous le nom de bandes de pluie — ou d’eau. Elles se produisent quand la lumière qui traverse le spectroscope, passe aussi, avant d’y entrer, par l’air humide.

  1. Voy. Lowell, Mars as the abode of life, 1909.
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