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LA CHIMIE DE L’ATMOSPHÈRE

sec. Nous verrons plus tard que des centres d’affaissement du même genre et des lignes de rupture peuvent se remarquer sur tous les corps célestes dont la surface est une croûte solide, et que nous pouvons, de la terre, soumettre à nos observations.

Nous pouvons maintenant nous faire une idée de la marche générale de la formation de notre atmosphère. Les gaz qui la composaient à son origine étaient tous, sauf l’hydrogène, l’azote et les gaz rares, très puissants à absorber la lumière, et plus encore la chaleur. Il est par suite, naturel, de supposer que les planètes dont la croûte solide n’est pas encore formée, aient une enveloppe de gaz ou de vapeurs puissamment absorbante. Tel est en effet le cas des grandes planètes (voy. fig. 14). Une fois la croûte formée, et l’atmosphère débarrassée des gaz, grâce à la puissance de la lumière solaire, il n’est resté que l’azote et l’oxygène en majeure proportion, avec de petites quantités des gaz rares, d’acide carbonique et d’eau ; la température a alors baissé rapidement. L’acide carbonique est resté le dernier élément conservant d’une façon effective la chaleur. À mesure que la croûte s’est épaissie, l’abondance de ce gaz a diminué, il était d’ailleurs absorbé déjà en partie par les diverses actions de désagrégation. Par suite la température a continué de descendre, bien que d’assez fortes fluctuations se soient produites, en raison de l’activité volcanique, encore très variable pendant longtemps.

La production et l’absorption de l’acide carbo-

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