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LA CHIMIE DE L’ATMOSPHÈRE

On a constaté encore que d’autres époques glaciaires se sont produites plus anciennement, par exemple pendant l’époque précambrienne, et pendant l’époque permienne. Cette dernière dont les restes se retrouvent dans l’Australie, dans l’Inde, et dans l’Afrique du Sud, a reçu le nom de période du Gondwana. On avait cru que pendant sa durée aucune diminution de température, aucun refroidissement n’avait été constaté ailleurs que dans les localités qui viennent d’être mentionnées. Mais des études récentes ont porté à croire, comme l’a montré M. Holland, dans son discours inaugural à l’Association Britannique en 1912, que cette ère glaciaire s’est étendue comme toutes les autres, simultanément à la surface entière du globe.

La période précambrienne remontant aux époques les plus anciennes de l’histoire géologique, il semble, d’après ce qui précède, que la température superficielle de notre globe ait été bien près de constante depuis que la vie y a apparu, avec toutefois, d’importantes alternances de périodes chaudes et froides. Quelle explication donner de ces alternances ? Il semble que nous ne puissions guère recourir pour les comprendre, qu’à l’hypothèse d’une variation dans la composition de l’atmosphère, qui aurait pu lui donner une capacité variable pour la conservation de la chaleur. Les périodes chaudes ont peut-être correspondu à une abondance particulière d’acide carbonique dans l’air, grâce à une puissante activité volcanique. Les périodes froides seraient celles d’une diminution d’acide

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