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LA CHIMIE DE L’ATMOSPHÈRE

et que par suite ils se trouvent concentrés à l’extérieur de la masse centrale. L’acide silicique s’y trouve par conséquent en excès. Les combinaisons aqueuses et carboniques, les hydrates et les carbonates sont également légers, et arrivent par suite dans ces mêmes couches siliceuses, y sont décomposés par la silice, abandonnant l’acide carbonique et l’eau, qui s’échappent à l’état gazeux, tandis que les silicates restent. Ces réactions se produisent encore aujourd’hui, dans les volcans qui expulsent le magma intérieur. Celui-ci contient encore des acides à l’état volatil, les acides sulfureux, chlorhydrique et sulfhydrique. Ils sont également dissous par l’eau et jouent un rôle dans la désagrégation des roches ; l’acide carbonique forme les carbonates, l’acide chlorhydrique les chlorures. Les premiers sont en grande partie extraits de l’eau par les crustacés, parfois aussi par les plantes, et se retrouvent dans nos couches sédimentaires ; les chlorures sont solubles dans l’eau et y restent. L’acide sulfhydrique, qui est probablement produit par l’action d’acides sur le sulfure de fer contenu dans le magma, s’est uni à un grand nombre de métaux lourds que nous trouvons dans la croûte solide sous forme de sulfures. En partie cependant, il se sera oxydé, tout comme l’acide sulfureux, donnant de l’acide sulfurique. Il a pu dès lors jouer aussi son rôle dans la désintégration, formant les sulfates, comme le gypse, qui fut déposé dans les roches sédimentaires.

Les géologues tenaient jadis fermement à ce point de vue que dans le cours des siècles la terre

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