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LE DESTIN DES ÉTOILES

Le temps était venu où les premières plantes purent commencer à vivre à la surface de notre planète. Ce furent probablement des algues de caractère absolument inférieur. Les acides carbonique et chlorhydrique jusqu’alors répandus dans l’air, finirent par se dissoudre petit à petit dans les eaux, comme aussi l’acide sulfureux. De là une rapide désagrégation des roches, puis formation d’acide silicique et de silicates acides. À mesure que la vie végétale se développa et se répandit, la production de l’oxygène augmenta. Les déchets organiques, les plantes mortes tombèrent dans la fange qui, empêchant l’oxygène de parvenir à leur contact, arrêta leur destruction complète, et assura leur transformation en ce qui est devenu aujourd’hui notre combustible fossile. Koene, de Bruxelles, a le premier appelé l’attention sur ce fait que le charbon fossile et les combinaisons sulfurées, accumulés dans les entrailles de la terre, suffisaient à eux seuls à absorber l’oxygène de l’atmosphère. Des recherches plus récentes ont précisé cette conclusion en nous apprenant que le carboné accumulé suffirait, à lui seul, à cet effet. Il semblerait donc que tout l’oxygène de l’air provienne de l’acide carbonique qui, dès le début, était répandu dans l’atmosphère, ou bien qui lui a été apporté par les exhalaisons des volcans du centre du globe.

Pourquoi l’intérieur incandescent et fluide de la terre libère-t-il constamment encore, par les volcans, de l’acide carbonique et de l’eau ? Cela provient, sans nul doute, de ce que les silicates acides sont plus légers que les silicates basiques,

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