Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/157

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LA CHIMIE DE L’ATMOSPHÈRE

quelque proportion notable d’hydrures de carbone, et de l’hydrogène, l’oxygène se consommait par leur combustion. Si la croûte solide n’avait pas existé, et, par sa nature, empêché l’oxygène de pénétrer dans la masse fondue intérieure, il y serait également entré, et il aurait oxydé les éléments réducteurs contenus dans la masse. La séparation de la partie intérieure du globe de son enveloppe gazeuse extérieure par une croûte solide est donc une nécessité pour que l’oxygène libre puisse subsister dans l’air.

Une deuxième condition nécessaire est que les gaz inflammables qui s’échappent encore des volcans soient répandus dans l’atmosphère en quantités suffisamment faibles pour ne pas absorber tout l’oxygène en formation continue. Et une troisième condition encore, est que le carbone libéré ne s’empare pas à nouveau et rapidement, de l’oxygène, par quelque procédé d’oxydation violent. Aussi longtemps que l’atmosphère fut réductrice, cette dernière condition semble avoir été auto-agissante. Quoi qu’il en fut, une fois que la croûte terrestre fut établie, et que la grande activité volcanique des débuts fut quelque peu ralentie, le moment arriva où l’oxygène libre put se maintenir dans l’atmosphère. Les gaz réducteurs précédemment existants furent alors, à quelques exceptions près, brûlés et formèrent de l’eau, de l’acide carbonique, de l’acide sulfurique ; les composés azotés avaient déjà sans nul doute livré leur azote pour se joindre à la partie libre de ce gaz précédemment existant dans l’atmosphère.

▶ 117 ◀