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LA CHIMIE DE L’ATMOSPHÈRE

acide sulfureux, hydrogène, vapeurs de soufre, puis encore de faibles quantités de chlorures, fluorures, et peut-être de l’ammoniaque. C’est là, semble-t-il, la composition probable de l’atmosphère terrestre quand la croûte superficielle était nouvellement formée. L’azote, l’eau et l’acide carbonique devaient en être les éléments principaux. Dans les couches extérieures il y avait déjà l’hydrogène. L’oxygène manquait, et les gaz réducteurs, tels que l’hydrogène, l’acide sulfureux et l’oxyde de carbone étaient abondants.

Si nous observons la composition des comètes, nous trouvons que le cyanogène, les carbures d’hydrogène et l’oxyde de carbone s’y manifestent ; dans les météorites nous constatons la présence de l’argon et de l’hélium. On peut donc considérer comme probable que ces substances faisaient partie de l’atmosphère primitive des planètes, bien qu’elles fassent défaut dans les gaz des volcans, dans les émanations du Kilauea. Les gaz rares de l’air ont dû provenir principalement des parties extérieures du soleil, comme aussi l’azote.

Une semblable atmosphère ne peut convenir à des êtres vivants. Il faut, si un organisme quelconque doit y trouver la vie, qu’elle soit débarrassée de poisons violents comme le sont l’oxyde de carbone, l’acide sulfhydrique, le cyanogène et l’acide sulfureux. Cela s’est produit dans le cours des temps ; nous savons que la puissante lumière du soleil a été le grand facteur chimique qui a extrait de l’acide carbonique, le carbone d’une part, l’oxygène d’autre part. Les autres gaz véné-

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