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LE DESTIN DES ÉTOILES

d’où tout procède. La tradition ancienne essayait d’en expliquer l’origine. Déjà chez les Romains, son apparence lui fit donner le nom de « Via lactea », nom qui a passé dans presque toutes les langues modernes. Cette appellation se relie à la légende de l’enfant Hercule, qui, nourri au sein de Junon, en fut éloigné par elle dans un mouvement de colère, et répandit ainsi à travers le ciel le lait divin.

Toutefois, jusqu’à il y a deux cents ans environ, les hommes ne comprirent rien à l’importance capitale de la Voie lactée. Anaxagore et Démocrite soupçonnèrent qu’elle pourrait bien être formée d’un amas considérable d’étoiles très petites et fortement rapprochées, dont chacune serait d’une nature approchant de celle de notre Soleil. Ptolémée fixa, il y a déjà 2000 ans de cela, sa position dans le ciel, et ses précisions ont encore aujourd’hui leur valeur, pour autant qu’il ne s’agit que d’observations à l’œil nu.

L’invention du télescope par Galilée confirma l’hypothèse de sa constitution au moyen d’un nombre immense d’étoiles distinctes ; Swedenborg, il y a 200 ans environ, affirma dans ses spéculations cosmologiques que notre système solaire en faisait partie. Wright, Kant et Lambert élargirent ces mêmes théories.

Le premier réel pas en avant fut fait par le grand astronome William Herschel dans ses recherches statistiques. Il fit remarquer et montra que les étoiles sont plus nombreuses, plus rapprochées, à mesure qu’on se rapproche de la Voie lactée. Cela est plus particulièrement vrai des

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