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LE DESTIN DES ÉTOILES

dant à la pensée que la terre était le centre de l’univers, mise à part de tous les autres corps célestes, dont le rôle se bornait à fournir aux habitants terrestres la lumière, et à leur permettre de compter le temps. Cette théorie, il faut le regretter, fut fermement adoptée par l’Église, bien que quelques-unes des autorités de celle-ci, plus éclairées, comme le cardinal Nicolas Cusanus (1401–1464), se fussent prononcées en faveur de l’opinion contraire, et néanmoins, ne furent pas molestés. Mais il survint d’autres temps plus sévères, l’orthodoxie farouche parvint à triompher, et Giordano Bruno, qui s’était rallié aux vues de Cusanus, et qui s’en réclamait, dut monter sur le bûcher pour expier sa conviction courageusement exprimée et soutenue, savoir, que d’autres mondes que le nôtre pouvaient être favorisés de la présence d’êtres vivants.

Sans nul doute, les planètes autres que les nôtres sont construites des mêmes matériaux que ceux qui forment notre globe. Déjà Léonard de Vinci professa cette opinion. Aujourd’hui l’analyse spectrale nous prouve, de façon certaine, que les mêmes éléments entrent dans la composition de la matière qui forme tous les soleils, comme le nôtre. Toute notre science nous porte à la conviction que la masse primordiale solaire s’est subdivisée, fractionnée, et que les diverses unités de notre système en sont des parties qui circulent autour d’elle. De là la conséquence que toutes les planètes contiennent les mêmes éléments que le soleil, mais encore que celles qui sont parvenues à une même période de leur évolution,

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