Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/142

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE DESTIN DES ÉTOILES

atmosphérique augmente en conséquence rapidement à mesure que l’on approche de cette hauteur. C’est dans cette même région allant jusqu’à 80 kilomètres que flottent les nuées lumineuses les plus élevées qui aient été observées par M. Jesse. Elles semblent indiquer que c’est bien là que commence une nouvelle zone, celle de l’azote. Les seules météorites d’un certain poids peuvent pénétrer dans cette zone, à la densité plus grande, qui retarde leur mouvement, et les fait éclater. Les débris en tombent avec une vitesse dépendant de la résistance de l’air rencontré.

C’est aussi jusqu’à cette hauteur que descendent les rayons les moins élevés des Aurores boréales ; ce sont ceux qu’on désigne sous le nom de draperies. Störmer en a observé dans quelques rares cas, qui n’étaient pas plus élevées que de 37 kilomètres au-dessus de terre.

Enfin, en descendant toujours, on trouve la vapeur d’eau, en quantité appréciable, à la hauteur d’environ 10 kilomètres où commence la troposphère dont il a été question plus haut. Là, nous rencontrons les nuages terrestres les plus élevés, les cirrus. Les seules qui fassent exception et qui se rencontrent plus haut que ce niveau, ce sont les « nuées lumineuses nocturnes » vues seulement dans l’intervalle de 1883 à 1892, après l’éruption du Krakatoa. C’est jusqu’à ces 10 kilomètres d’altitude que parviennent les courants d’air verticaux, indispensables à la formation des nuages. Les nuages très légers seuls peuvent s’élever aussi haut. Les nuages lourds, les alto-

▶ 102 ◀