Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/136

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE DESTIN DES ÉTOILES

la stratosphère — commence à la plus grande élévation, dans les régions équatoriales, ce qui a pour conséquence un fait en apparence paradoxal, savoir que la température y est plus basse, tandis que dans les régions polaires, où la stratosphère descend le plus bas, la température est plus élevée que dans nos latitudes. Le nom de cette couche provient de ce qu’elle est formée en quelque sorte de lames superposées d’air, stratifiées, sensiblement parallèles à la surface terrestre, et dont les déplacements sont sensiblement horizontaux, sans aucun déplacement vertical. Dans cette zone les vents ont une direction nettement définie, de l’est à l’ouest. Ils sont de plus en plus violents et rapides à mesure qu’on s’élève. À 83 kilomètres de hauteur leur vitesse est d’environ 100 mètres par seconde. Au contraire, dans toute l’étendue de la troposphère, ce sont les vents d’ouest qui prédominent. Il a été possible de faire des observations sur la direction des courants de la stratosphère par le moyen des nuages appelés nuées lumineuses nocturnes, dont on a pu évaluer la hauteur à 80 kilomètres au-dessus de terre. Il en résulte que ces couches tournent autour de l’axe terrestre plus lentement que le corps de notre planète. À 80 kilomètres d’élévation la stratosphère n’a plus que 65 p. 100 de la vitesse angulaire du globe. Et il y a de bonnes raisons de croire que les couches tout à fait extérieures de cette stratosphère sont complètement en repos, qu’elles ne participent plus à la rotation de la terre autour de son axe. C’est peut-être bien la conséquence de ce que l’espace

▶ 96 ◀