Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.
ATMOSPHÈRE DES CORPS STELLAIRES

à mesure qu’on s’élève. En effet, quand un gaz s’élève de la surface, sa pression diminue, ce qui a pour conséquence sa dilatation, et par suite son refroidissement. Tout le monde sait qu’un gaz s’échauffe quand il est rapidement comprimé, propriété jadis utilisée dans le briquet atmosphérique. Il est clair qu’à l’inverse un gaz se refroidira en se dilatant. Si le brassage de l’air sec était très rapide, le thermomètre descendrait de près de 10 degrés par chaque kilomètre d’élévation. Mais si par contre, l’air était en parfait repos, sans mouvements verticaux, la température serait constante en chaque point d’une même verticale. C’est entre ces deux extrêmes que se trouve la réalité. La température atmosphérique diminue dans une mesure variant de 5 à 8 degrés par 1 000 mètres d’élévation, c’est ce qu’ont fait voir de nombreuses ascensions en ballon.

Ce qui précède se trouve en parfait accord avec une des plus remarquables constatations faites dans les temps récents. M. Teisserenc de Bort, en premier lieu, puis M. Assmann ont établi ce fait que la diminution de la température, à mesure que l’on s’élève, ne continue pas indéfiniment, mais qu’à partir d’une certaine hauteur celle-ci devient presque invariable. Dans l’Europe moyenne la limite se trouve aux environs de 11 000 mètres, en Laponie à 7 000 et à l’équateur vers 15 000 mètres. Plus haut qu’à ces altitudes la température est à peu près constante.

On a désigné sous le nom de « troposphère » la couche inférieure dont nous venons d’indiquer les épaisseurs. La couche qui y est superposée —

▶ 95 ◀