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LE DESTIN DES ÉTOILES

d’eau seule qui constitue l’exception dont nous venons de parler. Or l’acide carbonique est en moyenne presque une fois et demie plus dense que les autres gaz atmosphériques, il devrait donc diminuer de densité dans la proportion de 1 à 21,5 ou de 1 à 2,8 à la hauteur de 5 000 mètres, pendant que la densité de l’air ne diminue que dans la proportion de 1 à 2. On a pu faire quelques vérifications de la densité de l’acide carbonique en s’élevant jusqu’à 3 800 mètres. On a trouvé que dans la limite des erreurs d’observation sa teneur reste constante. La même chose a été constatée pour les proportions de l’oxygène et de l’azote, tout au moins jusqu’à l’altitude de 7 000 mètres, et bien que nous dussions nous attendre à une différence sensible, l’oxygène ayant une densité plus grande de 14 p. 100 que celle de l’azote. Comment expliquer ce fait qui semble complètement contredire la théorie que nous venons d’exposer ?

L’explication est aisée à trouver. Ce que nous avons dit plus haut s’applique à une masse aérienne qui serait en parfait repos. Si au contraire l’air subit une agitation violente, le brassage de la masse fait que sa composition devient sensiblement uniforme. Or nous savons que les cyclones et les anti-cyclones barométriques font circuler de forts courants ascendants et descendants. Il en résulte que la composition de l’air devient uniforme jusqu’à la hauteur atteinte par ces courants, c’est-à-dire aussi haut que se produit cette action de brassage. Une autre conséquence de ces courants est que la température s’abaisse

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