Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/133

Cette page a été validée par deux contributeurs.
ATMOSPHÈRE DES CORPS STELLAIRES

lange d’oxygène et d’hélium, le premier des deux diminuerait, à une température de zéro degré et à 5 kilomètres de hauteur, à la moitié de sa densité. L’autre, l’hélium, ne perdrait la moitié de la sienne qu’à une altitude de 40 kilomètres, huit fois plus que pour l’oxygène, les poids spécifiques étant dans le rapport de un à huit. À cette hauteur-là, l’oxygène aurait diminué dans la proportion de 1 à 28 = 256. Si donc il y a 50 000 fois plus d’oxygène que d’hélium à la surface de notre terre, la proportion n’est plus que de 128 à une hauteur de 40 000 mètres. À 90 kilomètres du sol l’hélium est prédominant sur l’oxygène, et continue à prédominer de plus en plus à mesure que l’on s’élève. Ce fait reste constant, à condition que le mélange des deux gaz ne soit point agité par des courants ascendants.

Des lois analogues sont applicables à tous les gaz légers, à condition qu’ils ne soient pas liquéfiables ou même solidifiables aux basses températures. Par contre, la vapeur d’eau, qui par le refroidissement se condense en nuages, diminue en quantité beaucoup plus rapidement que l’oxygène, deux fois plus dense qu’elle. À mesure qu’on s’élève, en effet, la température diminue d’environ 5 degrés par kilomètre, jusqu’à 2 500 mètres et à raison de 8 degrés par kilomètre quand on arrive à 8 500 mètres. La vapeur d’eau n’est plus que moitié à 1 900 mètres du sol.

L’acide carbonique diminue suivant la formule barométrique, déjà appliquée aux autres gaz, car il n’existe qu’en quantité si faible qu’il ne se condense jamais en nuages. C’est la vapeur

▶ 93 ◀