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ATMOSPHÈRE DES CORPS STELLAIRES

que le quart environ des masses atmosphériques ; l’enveloppe aérienne totale doit être beaucoup plus profonde que celle de la terre.

Sous ce rapport, notre globe occupe probablement une situation intermédiaire entre Mars dont l’atmosphère est peu épaisse et diluée, et Vénus où elle est relativement dense. S’il en est ainsi, nous devrions nous attendre à ce que celle de Mercure fut plus dense encore, tandis que nous avons vu qu’elle manque presque absolument. La cause s’en découvre dans ce fait que Mercure n’a plus de rotation propre autour de son axe, et qu’il présente par conséquent toujours la même face au soleil, exactement comme le fait la lune à notre égard ; il est de même probable que tous les satellites regardent perpétuellement du même côté leurs corps centraux. Il en résulte que le côté opposé de Mercure est devenu tellement froid que tous les gaz y sont forcément condensés à l’état fluide ou solide, à l’exception des deux les plus volatils, l’hydrogène et l’hélium. Ces mêmes gaz ne peuvent que fuir la surface de la planète du côté échauffé. Si donc Vénus aussi, comme l’ont cru Schiaparelli et Lowell, tournait toujours un même hémisphère vers le soleil, cette planète ne pourrait avoir aucune enveloppe atmosphérique sensible. Or des observations faites par Bielopolsky sur le spectre de Vénus, il résulterait que cette planète aurait une durée de rotation de 29 heures environ. Ce chiffre est toutefois encore très incertain, et il est en désaccord complet avec certaines observations de Slipher. Il serait extrêmement dési-

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